
Expositions 2011
Expositions Artistes invités 2011
- 12 février - 29 mars : Bols et contenants extraordinaires
- 2 avril - 10 mai : Teresa Girones (Espagne) : ``Femme``
- 14 mai - 21 juin : Dominique Legros : ``Présence de la nature, nature de la présence``
- 25 juin - 2 août : Angel Garraza (Espagne)
- 6 août - 13 septembre : Laurent Petit ``Arbologies``
- 17 septembre - 25 octobre : Georges Sybesma
- 29 octobre - 6 décembre : Takeshi Yasuda (Grande-Bretagne)
- 10 décembre - 8 janvier 2012 : Un peintre et un céramiste se rencontrent
Le bol, récipient élémentaire créé par l’Homme dès qu’il a voulu conserver des aliments, dès qu’il a introduit un fait culturel dans l’acte de se nourrir. Forme connue partout dans le monde. Et pourtant, le bol ne cesse d’être recréé par tous les potiers. Pour cette première exposition de l’année 2011, neuf céramistes contemporains réinterprètent ce contenant universel :
Pascal Geoffroy, Michel Gardelle, Isabelle Roux, Michel Cohen, Armel Hédé, Jean-Marie Foubert, Dauphine Scalbert, Laurent Dufour, Mary Vigor.
Vernissage le samedi 12 février à 18h
Teresa Girones est une artiste figurative catalane.
« J’aime les visages des gens, leurs yeux m’attirent, ils sont si expressifs que j’essaie de les immobiliser, de les retenir, de les rendre éternels par la fragilité de l’argile ».
Teresa Girones est habitée par l’humain. Après une formation de peintre, elle se consacre aujourd’hui toute entière à la figuration humaine. Corps, visages, bustes sont rendues par un modelage de la terre. Regards ingénues, visages déformées, chaque figure nous regarde et nous interpelle.
Vernissage le samedi 2 avril à 18h
Sculptures Clichés P. Vnagysel |
Recueillir des « petits fragments de nature » d’origine animale, végétale ou minérale est une activité familière, ces petits témoignages encombrent peut-être encore nos étagères et remplissent nos boites à secrets. Cette collection de petits objets aux milles textures : coquillages, morceaux de bois,galets polis par l’océan, structures diverses, feuilles, fossiles, débris d’insectes… exprime une énergie de vie qui touche intimement notre sensibilité. Le premier regard porté sur ces objets est libre de toute approche conceptuelle, l’on perçoit directement sans le découpage méthodique de l’intellect qui évalue, compare, et classe les perceptions ; il est sans référence à la mémoire, au connu. Puis l’agitation de notre activité mentale recouvre et dissimule souvent l’émotion et le «ressenti» initial pour ne laisser place qu’au seul discours, au commentaire. Le silence intérieur et l’attention portée dans la relation sujet-objet rendent perceptibles ces énergies qui semblent émaner des objets, en phase avec notre être intérieur.
Cette relation fusionnelle intime, contemplative, sans référence au passé, neuve à chaque instant, est d’une grande beauté. Les jeunes enfants et les enfants que nous sommes encore parfois vivent naturellement dans cette conscience et cette relation directe aux objets et aux autres, «d’inconscient à inconscient», merveilleux langage de perceptions éphémères et insaisissables.
De tous temps les diverses activités artistiques semblent nous impliquer concrètement dans la recherche de cette conscience de nous-même, oubliée, sous-jacente, comme une nostalgie à soi même.
Vernissage le samedi 14 mai à 18h.
Caleidoscopias | Los frutos del humo | Caleidoscopias |
Clichés Jose Garraza
Cette exposition est présentée en partenariat avec la 16e Biennale de céramique de Châteauroux (25 juin – 18 septembre) dont le thème est Construire – élever la matière.
Angel Garazza s’illustre en effet par des œuvres de grandes dimensions et des installations urbaines.
Cet artiste a franchi depuis longtemps les frontières de son pays et expose dans le monde entier. Ces œuvres sont conservées dans les principaux musées espagnols et dans les collections de référence internationale.
Angel Garraza vit et travaille en Biscaye (Espagne) . Vernissage le samedi 25 juin à 18h.
Voir le diaporama de l’exposition Angel Garraza
Arbologies Clichés P. Vangysel |
Vernissage le samedi 6 août à 18h.
Arbologies
Explorations plastiques dans l’univers végétal, les Arbologies prennent leur source
dans la relation intime entre la terre et l’arbre.
Élément nourricier, support de croissance pour l’arbre, la terre devient ici le moyen
privilégié de réinterpréter la partition végétale.
A l’origine de ces recherches, des morceaux de bois destinés au feu domestique.
Choisis pour leur caractère, ils sont moulés sans fidélité excessive, juste pour en
recueillir l’essentiel.
Les moules deviennent alors supports de création, donnant naissance à de
nombreuses empreintes d’argile, répertoire destiné à composer des volumes
de même famille et pourtant singuliers.
Construire, déconstruire ces empreintes en se jouant de la répétition servile,
le propos est à cet instant de chercher à réorganiser les relations premières du tronc,
de la branche, de la feuille, de transposer les traces des parasites ou de la tronçonneuse !
Vient le moment d’offrir les volumes à la couleur, à la matité des engobes, à la brillance
des cendres et des émaux … d’oser les fusions incertaines … et pour finir de révéler
tout le chemin parcouru dans la neutralité du feu électrique.
D’aventures végétales en digressions potières, de tribulations minérales
en échappées picturales, les Arbologies sont prétexte à parcourir le champ
des archétypes plastiques sans chercher à asséner d’évidences …
en suggérant à chacun de multiples interprétations.
Laurent Petit
Clichés P. Vangysel |
Vernissage le samedi 17 septembre à 18h.
Des créations entre spontanéité et rigueur
Les jarres, les vases, les théières et autres bols façonnés par Georges Sybesma sont toujours à la frontière entre poterie et sculpture.
Son travail n’est pas prétentieux, mais il possède des qualités très spéciales.
Simples, et pourtant infiniment subtils et complexes, les pots de Georges sont le reflet de l’homme qu’il est.
Il allie robustesse et fragilité, clarté et obscurité, ondulation et rigueur.
Sa personnalité témoigne de cette même combinaison des contraires.
Sa carrure fine et osseuse masque sa détermination, sa capacité de travail.
D’importantes jarres sont tournées négligemment en nombre, mais déstabilisent un public de tourneurs expérimentés.
Georges joue avec la terre, il tourne d’une main, déforme, peigne,« cutterise » l’argile !
Les émaux, les engobes, les cuissons, tout est prétexte à de nouvelles expérimentations.
Une audace insatiable et une curiosité inlassable donnent à son œuvre un caractère unique.
Aurélien Gendras
Some creations between spontaneity and rigour
Jars, vases, teapots and other bowls shaped by Georges Sybesma are always for
the border between pottery and sculpture.
His work is not pretentious but it possesses very special qualities.
Simple, and nevertheless infinitely subtle and complex,
Georges Sybesma’s jars are the reflection of the man that he is.
He combines robustness and fragility, light and darkness, undulation and strictness.
His personality shows of the same combination of opposite.
His slender and bony shoulders masks its determination, its working capacity.
Important jars are carelessly thrown in huge quantities, but destabilize a public of experimented turners.
Georges plays with clay, he throws with only one inside left hand, the clay sways and is allowed according to its urges.
Enamels, engobes, firings, everything is pretext for new tests.
An insatiable boldness and an tireless curiosity give to its work a unique nature.
Bol, Quingbai | Bouteilles, Quingbai | Coupes sur pied, Quingbai |
Vernissage le samedi 29 octobre à 18h.
Takeshi Yasuda est né au Japon en 1943. Après sa formation à Mashiko, il s’installe définitivement en Grande-Bretagne en 1973. De ses origines japonaises, il garde le respect pour les formes utilitaires ; l’attrait pour un travail en série. Il a toujours su mener de front une carrière de créateur et d’enseignant. Là aussi, on peut y voir la marque des « maîtres japonais » désireux de transmettre leurs savoirs.
Il est actuellement professeur au Royal College of Art à Londres et au New York State College of Ceramics.
Son travail de créateur l’a amené à explorer plusieurs univers : la porcelaine, le céladon et la technique du creamware. Cette couverte est partie intégrante de la culture anglaise, magnifiée par la manufacture Wedgwood.
Il est aujourd’hui l’un des grands noms de la céramique, reconnu au niveau international. Ces pièces ont d’ores et déjà été acquises par de nombreux musées dans le monde. Il vit une partie de l’année à Jingdezhen en Chine où il est directeur de création.
Sa présence à La Borne renforce la dimension internationale du Centre céramique contemporaine.
Il y présente ses créations en céladon.
Cette technique traditionnelle chinoise est connue depuis le IIe siècle. Elle est basée sur l’emploi d’une glaçure verte ou bleu-gris translucide.
Takeshi Yasuda a su renouveler ce patrimoine en tournant des pièces fines et en leur imprimant de fines ciselures.
Vernissage le samedi 10 décembre à 18h.
Les céramistes de l’Association Céramique La Borne se proposent de vivre une expérience inhabituelle de travail, une rencontre choisie avec un ou plusieurs peintres dans le projet de création d’œuvres communes.
Ce projet consiste à offrir de nouvelles perspectives créatrices , à montrer et confronter des expressions à quatre mains associant céramique et peinture et leurs possibles débordements.
Liste des invités :
Céline Alfroid- Nicolas / Laurence Bernard
Eric Astoul / Daniel Chompré et Jacques Astoule
Françoise Blain / Daniel Bambagioni
Patricia Calas-Dufour / Coco Le Goaër / Elise Dufour
Nicole Crestou/ Martine Charpin et Jean-Marie Aude
Suzanne Daigeler / Marie-France Venon
Marion Dallois-Severijnen / Monique Severijnen
Rachid Djabela / Rémy Pastor
Claudie Guillaume- Charnaux/ André Breynaert
Jean Jacquinot / Alexandra Tollet
Pierre Jaggi / Pierre-Yves Canard
Labbrigitte / Brigitte Penicaud
Daniel Lacroix / Lionel Valot
Jacques Laroussinie / Arlette Vaistij
Christine Limosino-Favretto / Nelly Madoulet
David Louveau de La Guigneraye / Lisa Derevycka
Machiko / Noriko Fuse
François Maréchal /Jean-Yves David
Brigitte Marionneau / François Mayu et Daniel Chompré
Maya Micenmacher-Rousseau / Nicolas Rousseau et Ophélia Derely
Marylène Millerioux / Virginie Transon
Isabelle Pammachius / Nicole Courtois
Nadia Pasquer / François Righi
Christine Pedley / Théo Poulet
Jean-Luc Pinçon / Jean-Pierre Bort
Charlotte Poulsen / Anne Moser
Françoise Quiney / Michel Lepareur
Anne Reverdy / Rémi Grillet
Hervé Rousseau / Thierry-Loïc Boussard et Jean-François Poitevin
Hugh West / Dudley Lambert Bennett
David Whitehead / Noriko Fuse
Expositions cartes blanches 2011
- 12 février - 29 mars : David Whitehead
- 1 avril - 10 mai : Laurent Dufour et Marit Kathriner
- 13 mai - 21 juin : Philippe Langlois : ``Forbidden``
- 24 juin- 2 août : Maya Micenmacher-Rousseau
- 5 août - 13 septembre : Florent Le Men
- 16 septembre - 25 octobre : Léonardo innovation EU - CERAMIC
- 28 octobre - 6 décembre : Brigitte Marionneau
David whitehead s’est formé à la céramique en Afrique du Sud et en Ecosse. Il vit et travaille à La Borne depuis 1994. Il mène de front plusieurs recherches : cuissons au bois dans un four de type anagama, tournage de porcelaine et grès cuit au gaz.
Pour cette carte blanche, il livre ses dernières cuissons au gaz : bols et vases aux textures complexes et aux riches coloris.
Vernissage le samedi 12 février à 18h.
Le couple qui monte actuellement dans l’univers de la céramique !
Malgré leur jeune âge, ces trentenaires figuraient durant l’automne 2010 au sein de la prestigieuse exposition « Circuit céramique » au musée des Arts décoratifs à Paris.
Marit se distingue depuis plusieurs années par une maîtrise du tournage et le choix de ces coloris intenses. Laurent excelle dans le décor figuratif sur des formes simplement émaillées.
Vernissage le samedi 2 avril à 18h.
Exposition en partenariat avec Ateliers d’Art de France.

No no
Vernissage le samedi 14 mai à 18h.Vernissage le samedi 25 juin à 18h.
Acte de peinture en premier, puis acte d’écriture, l’habileté d’un tracé souple, vif, énergique et vibrant.
Les écrits sont des textes de poèmes qui ne sont pas choisis pour être lus. Au contraire, ils doivent rester une énigme.
Maya garde le sens pour elle, c’est la part de son pays qui transparaît, des textes d’amour toujours positifs, qui témoignent de son esprit de paix.
Elle oppose à la construction rigoureuse de ses pièces, une cuisson au bois très aléatoire ou seule la flamme décide du rendu final ;
Nicole Crestou
Technique :
Grès, engobé, décoré, couverte, cuit au bois à 1300°.
![]() |
![]() |
![]() |
---|---|---|
Hito Hito et son frère | Gode save my money | Quand tout s’est inversé |
Vernissage le samedi 6 août à 18h.
Je me suis demandé ce qu’est réellement la poterie car je ne suis pas fasciné par elle.
Au départ, toute chose tombe. Depuis la formation de la Terre jusqu’à l’existence d’un ruisseau, tout a une histoire de gravitation. L’Homme aussi, mais c’est une histoire de bagarre, car il a faim et soif et il a peur que la faim et la soif le reprennent encore. Alors il se met à organiser le désordre, à rassembler l’éparpillé, à conserver ce qui, chaque jour, se cherche. C’est un vice que nous partageons avec le castor, le pélican, l’oiseau aussi, jaloux de ses œufs, et qui consiste à refuser que la gravité s’occupe unilatéralement de la répartition des choses sur terre. La poterie fétichise ce qu’elle contient parce qu’elle vole quelque chose à l’attraction terrestre et alors tout ce qui se conserve devient un bien. Ainsi, l’eau devient précieuse, c’est que nous ne la laissons pas couler. C’est comme ça, ce qui sort du chaos pour se répartir change de nature. Dans un barrage, l’eau devient énergie. Et dans le bol aussi. Voilà comment nous appauvrissons le monde sous le soleil. Faire advenir le précieux, n’est-ce pas appauvrir tout le reste ?
Et pourtant, tenez, il y a là une idée, un dessin, une image, un phantasme. Vous aimeriez le saisir mais cela file entre vos doigts et vous laisse pauvre car vous avez perdu votre mémoire dans ce bol qui contient vos richesses. Vous voyez ces choses qui n’existent que dans les circonvolutions de votre cortex ? Elles sont si bonnes et pourtant si fragiles ! Il y a certes pour elles ce lieu étrange, au dessus, où toute chose se répand comme le lierre et disparaît aussitôt. On l’appelle Internet, avec une majuscule et sans article, comme Dieu. Et, comme lui, ce monde d’idées est un rêve où tout se transforme sans cesse, tout s’évapore aussi pour laisser place à un autre délire, et ça ressemble à la nuit.
Il est aussi un monde en dessous, où les biens se conservent jalousement et se concentrent toujours plus, où ce qui est insignifiant s’accumule avec ferveur et nous savons pourquoi. Quelque chose a bogué dans la deuxième loi de la thermodynamique et le monde s’est séparé entre la nuit qui disperse ses enfants et le jour qui les met en rang.
Je voulais dessiner mais le papier me faisait peur, et on ne comprend pas bien cela. C’est que cette peur n’était pas la mienne mais celle de ma main et des traits qui se bousculent en elle. Mais oui, quel dessin voudrait se retrouver prisonnier d’un support si pauvre. Il vole, il brûle, mais surtout il se perd. Là, dans des cartons ou des tiroirs qu’on n’ouvre jamais. Alors le dessin refuse et nous envoie ce qui s’appelle l’angoisse (le papier est au dessin ce que la masturbation est aux gamètes) et vous croyez que cette peur vous appartient. C’est que les idées se servent de nous et non l’inverse et comme toute chose elles cherchent à se reproduire et à se conserver. Certaines sont ambitieuses et estiment que la télévision ou les panneaux publicitaires sauront mieux que tout autre support leur assurer la plus belle descendance. Se trompent-elles ? D’autres sont parasites et se fixent sur l’objet pour bénéficier de sa publicité. Voilà ce qu’est un décor. Certaines encore sont peut-être un peu idiotes qui germent dans l’esprit d’un potier et se prennent pour des pommes, des fleurs ou le contenu d’une poche. Elles débordent la surface d’un pot pour devenir son contenu. Voilà un support bien confortable. Alors, étrangement, la main n’hésite plus, le dessin n’a plus peur. Car il croit ainsi sortir de la foule des rêves qu’on oublie pour devenir un bien qui se sait à l’abri, aussi longtemps que peut vivre l’objet qui le contient.
Alors c’est un juste retour des choses que cette prétentieuse expression qui aura ambitionné de demeurer dans le monde soit victime du poids de la Loi naturelle qui préside aux destinées de ces choses là, et que désormais, elle fasse l’objet d’une histoire. « Il était une fois », jusqu’au mot fin. La poterie est quand même l’art de choses fragiles, ce qui ne l’empêche pas d’être celui qui nous laissa les plus vieux vestiges. Qu’est ce qui fait qu’un pot reste malgré les ages ou qu’il se brise et s’enterre de lui-même dans le fond d’une cave et se retrouve presque rien, comme la feuille de papier sous un kilomètre de sédiments ? Le jugement et l’intérêt des hommes jouent ici le rôle que jouent les éléments, le hasard et la compétition dans le règne animal, qui, comme une danse burlesque voit les formes de vie s’allumer et s’éteindre, se répandre ou se consumer selon le plus beau des calendrier.
Le monde des objets est surpeuplé, dit-on. Eh bien soit, que ses occupant acceptent de bonne grâce ce jeu de la vie qui leur prévoie une mort dans le bris et l’oubli, ils n’en auront que plus d’âme ! Et il n’y aura parmi eux plus que ces rares que nous chérissons pour susciter en nous l’envie de les préserver au prix d’un peu de notre énergie, jusqu’au jour où d’autres les remplaceront dans le calendrier de nos cœurs.
Il faudrait faire des objets plus fragiles, malgré ce que nos idées veulent, des objets qui portent en eux la possibilité d’être remplacé par quelque chose qu’on aimera plus encore, car pourquoi sinon la vie aurait inventé la mort ?
Vernissage le samedi 17 septembre à 18h.
Le Centre céramique contemporaine de La Borne donne cate blanche à 3 écoles européennes :
EMA – CNIFOP (fr)
École d’art et de design de l’université de Wolverhampton (gb)
Ecole d’art de Kohoutov (cze)
C’est un projet d’ingénierie de formation professionnelle qui nécessite la mise en place d’un
consortium constitué d’au moins trois pays européens. Il permet de répondre aux besoins de
formation diagnostiqués dans un secteur d’activité, en adaptant des outils innovants mis en
oeuvre dans un autre pays, un autre secteur ou auprès d’un autre type de public.
Une vingtaine de projets de transfert d’innovation sont sélectionnés en France chaque
année. Ainsi, le projet Léonardo innovation EU-CERAMIC. Eu, porté par l‘EMA-CNIFOP, réunit
l’université de Nancy (Videoscop), l’école d’art et de design de l’université de Wolverhampton
(Angleterre), l’école d’art de Kohoutov (république Tchèque).
Eu-Ceramic durera 2 ans (fin prévue novembre 2011) et s’inscrit dans la démarche d’excellence
et d’innovation que l’EMA-CNIFOP souhaite mettre en oeuvre dans les années futures afin de
donner un maximum de moyens pédagogiques et techniques aux stagiaires qu’il accueille.
![]() |
![]() |
![]() |
---|---|---|
Au bord du paysage clichés P. Vangysel |
Au bord du paysage | Clavier de terre |
Vernissage le samedi 29 octobre à 18h.
La terre, dialogue avec les éléments
En 2009, j’ai éclairci mes pièces, choisi une terre blanche, un blanc porcelaine comme engobe et découvert l’étrange polyphonie du blanc.
Un jour de septembre, j’ai ramassé un cube de sel au bord d’un chemin.
Il m’avait de suite interrogé quant à sa blancheur et sa forme sculpturale, érodé par la salive des animaux. De retour à l’atelier, je l’ai essuyé puis gratté pour retrouver tout son éclat.
Cette forme m’a enseigné le jeu des blancs dans la lumière.
Un autre élément a stimulé ma recherche esthétique : une pierre de Chine.
Sa forme dynamique semblait se plier à des lois rigoureuses de composition, sans détail superflu, le juste équilibre entre le plein et le vide, le noir et le blanc.
Je l’ai souvent regardée comme fascinée par son mystère.
De cet ordre du sensible vont naître une série de bols « Clavier de terre » vécue comme des gammes au piano et des œuvres céramiques sculpturales « Au bord du paysage », « Mask ».
Le proche et le lointain se confondent, le corps se transforme en paysage et le paysage en corps…Instant de vie et d’éveil de la matière.
Le crin de cheval me sert comme un pinceau qui esquisserait au feu l’imagerie marquante et émotionnelle. Sa carbonisation fixe une dynamique gestuelle sur le blanc porcelaine et ouvre la voie à la vibration de la non couleur.
Des jeux subtils de ré oxydation dans le temps de la cuisson procèdent de l’effacement et dévoilent des perceptions que j’appelle photographiques comme des paysages aériens et vaporeux.
Gaston Bachelard, dans « l’air et les songes », nous parle des évocations poétiques liées à l’élément :
« Nos sentiments, nos ébauches de sentiments, tous les états les plus secrets et les plus profonds de notre être intime ne sont-ils pas de la plus étrange façon enlacés à un paysage, à une saison, à une propriété de l’air, à un souffle ? …
Ce sont là des paysages sans dessin, qui vivent dans une couleur douce et changeante, comme un souvenir. »
B.M.
2011